Uter. \yteʁ\ , latin
Nom masculin. II déclinaison - Utérus
Nom masculin. III déclinaison - Outre
Pronom interrogatif - Lequel des deux? Laquelle des deux?
Pronom relatif - Celui des deux qui
Pronom indéfini - N'importe lequel
Broder n’est pour moi pas un acte alimentaire. Broder est néanmoins un acte qui m’est essentiel. Une tradition familiale, transmise de femmes en femmes au fil des générations. Le travail du fil et de l’aiguille est un savoir faire typiquement féminin. Considéré comme un passe temps, il est l’un des symboles de l’exclusion des femmes. En effet, leurs œuvres étaient reléguées en objets utiles voire décoratifs. Torchons, draps, etc. ont été durant des générations le support de leurs ouvrages. Ces femmes, parfois virtuoses, essuyaient la crasse avec leurs œuvres.
Mes études, puis ma profession m’ont amenées à étudier l'anatomie, la neurologie et les statistiques. Puis peu à peu à les aimer et à vouloir magnifier ces disciplines.
D’abord m’est venu le besoin de raconter. Raconter en faisant : par le fil. Puis, mêler le fil et le corps humain. Sont apparues ensuite les équations et les formules mathématiques.
Mêler les sciences à la broderie est probablement un pied de nez de la part de la jeune femme que je suis, à la vision viriliste et traditionaliste.
Broder est un acte lent. Il pousse à s’arrêter sur les choses : à prendre le temps de les réfléchir.
Le fil a été pour moi un moyen de raconter, de me défouler, de tracer certains événements importants de ma vie. Je brodais pour moi.
Au détour d’une conférence sur cet art centenaire, m’est apparu le besoin de montrer ces broderies. J’avais moi aussi intégré l’idée que la broderie est un ouvrage domestique : utile ou décoratif. J’ai alors décidé de montrer mes productions : sortir ces toiles de leur intérieur, considérer cette discipline comme un art à part entière et non plus simplement comme un passe-temps de femme au foyer.
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